Créé en 1831, le musée des Antiquités est installé dans l’ancien couvent de la Visitation Sainte-Marie (XVIIe siècle) autour du cloître. Il appartient aujourd’hui à la Réunion des Musées de la Métropole.
Conçu pour accueillir les vestiges archéologiques du territoire (en particulier les fouilles du théâtre antique de Lillebonne), il s’est enrichi d’antiquités grecques, égyptiennes, romaines ainsi que d’objets du Moyen Âge et de la Renaissance européenne.
Le Musée des Antiquités de Rouen nous parle de l’Europe :
Rouen occupe une situation privilégiée entre la route des Flandres et celle de l’Italie.
Le musée présente d’importantes séries protohistoriques gallo-romaines et mérovingiennes qui permettent d’évoquer la vie matérielle de ces civilisations partagées par nombre de pays européens. La mosaïque de Lillebonne en est un élément remarquable.
Le musée permet de découvrir différentes formes d’art pratiquées au Moyen Âge : orfèvrerie religieuse, sculptures, émaux, tapisseries, vitraux et mobilier. La tapisserie «des cerfs ailés» est dans un état de conservation exceptionnel.
Une vitrine présente les rares vestiges des raids vikings avant que leur chef Rollon ne devienne le premier Duc de Normandie. Il s’agit de fibules en carapace de tortue provenant de la tombe d’une femme scandinave et d’épées.
Les albâtres importés d’Angleterre et les retables flamands témoignent des rapports constants de la Normandie avec ses pays voisins au Moyen Âge.
Rouen, deuxième ville de France à cette époque, était un lieu de brassage des cultures où se côtoyaient de nombreux artistes européens, en particulier des Italiens et des Flamands.
Le retable de la vie de la Vierge et de l’enfance du Christ, peint et sculpté à Bruxelles vers 1485, dans un atelier influencé par Rogier van der Weyden, est un bon exemple du style gothique international répandu dans l’Europe occidentale.
C’est aussi l’époque où Rouen se lance dans le grand commerce maritime, comme le montrent le panneau sculpté représentant le commerce du bois de teinture avec le Brésil ou l’astrolabe de Béthencourt.
Le musée est riche en fibules et en bijoux de type germanique. On y trouve aussi des armes de même origine caractéristiques de cette époque .