Parcours Européens à Rouen.

Parcours Mouvement Européens à Rouen.
Centre Historique de Rouen Rouen Métropole : au Sud de la Seine

L’Hôtel du département, un bâtiment emblème de la reconstruction
L'Europe se relève de ses ruines ...1957-1965

Avec la cathédrale, il fait partie du ciel rouennais

En mars 1957, est signé le traité de Rome qui fonde la CEE. La même année, sont posées les fondations du bâtiment construit pour accueillir la préfecture 1 qui était alors dans les locaux maintenant occupés par le rectorat. Coïncidence ? Si on veut, mais l’élan fondateur est le même : tourner les pages les plus sombres du passé, construire l’avenir, afficher une modernité …

Beauté des lignes très épurées, pour le bâtiment administratif (à la très belle façade de verre incurvée) comme pour la tour des archives, très élancée, qui domine la rive gauche.La lumière pénètre en revanche largement dans les étages du bâtiment administratif, par une surface généreuse en vitres. L’absence de murs porteurs, remplacés par des piliers et des poutres en béton armé, dégage de vastes espaces ouverts, modulables en fonction des besoins.

Depuis octobre 2020, l’Hôtel est classé Monument historique. Construit assez tardivement, de 1957 à 1965, il est tout-à-fait représentatif  de l’architecture moderne et fonctionnaliste de l’époque, qui privilégie la hauteur et permet de dégager de la surface non construite au sol, à l’extérieur, pour laisser de la place à la circulation  au stationnement et parfois (pas toujours) aux arbres. À l’intérieur, de vastes salles lumineuses sont ouvertes grâce à l’utilisation du verre et du béton ; la décoration intérieure est extrêmement soignée : pierre de taille, parements en marbre, tapisserie d’Aubussson … Dans les années 60, le bâtiment attire de nombreux visiteurs venus de l’Europe entière admirer cette prouesse architecturale.

Les urbanistes préparent l’avenir

L’ensemble est conçu par les urbanistes et architectes de la reconstruction Henry Bahrmann (1904-1973) et deux architectes rouennais Raoul Leroy (1908-2003) et Rodolphe Dusseaux (1906-1987), sur un promontoire sur élevé  (le quai haut) par rapport à la hauteur des quais (aujourd’hui les quais bas) d’avant- guerre, entre les ponts Corneille et Boieldieu. L’heure est en effet à Paris Port de mer ( le port de Gennevilliers ) et il faut reconstruire les ponts à la hauteur suffisante pour laisser passer des convois plus hauts et plus lourds que les péniches au gabarit Freycinet . Cela permet actuellement aux porte-conteneurs à 2 étages de remonter la Seine jusqu’à … Gennevilliers. Sans le savoir, les concepteurs du réaménagement de la Seine d’après guerre travaillaient pour le transport de ces boîtes qui ont révolutionné le trafic maritime international depuis 1956 …

La tour des archives

La Tour des Archives est ainsi inaugurée en 1965. Ce bâtiment accueille 37 km linéaires de documents répartis sur 27 étages. Avec ses 89 mètres de hauteur (104 mètres avec l’antenne) l’édifice est le plus haut de Rouen après la cathédrale. C’est du béton, bien sûr mais avec un habillement très classique en pierre de taille de Bourgogne, sur les façades de la tour,  et deux parois garnies de claustra qui protègent les documents des atteintes de la lumière.

La tour accueille les archives départementales contemporaines depuis 1940 et celles de la vie quotidienne.

Les archives historiques, d’avant 1940 sont situées au pôle Grammont, dans le même bâtiment que la médiathèque Simone de Beauvoir, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, l’architecte du MUCEM à Marseille.

Le fonds européen est important, tant en ce qui concerne le Royaume-Uni et la Normandie, très liés à travers l’histoire, que pour les deux guerres mondiales, dont l’origine est clairement à chercher du côté de la rivalité franco-allemande. De nombreux documents numérisés sont disponibles.

1 La préfecture déménagera dans l’Hôtel-Dieu en 1995.

Sources

Y aller

rive gauche, sur le quai Jean Moulin, entre le pont Corneille et le pont Boieldieu.

2 Commentaires

  1. Merci Charles, voici des précisions utiles sur toute cette reconstruction de Rouen que j’ai vécue … avec l’impression que cela durait longtemps ! C’est en voyant les premiers aménagements sur les quais : restaurants, cafés, docks76 … que je me suis dit, un jour dans l’autobus : « la guerre est finie ».
    Quand on naît en exode, qu’on traverse la Seine sur un pont de bateaux … et qu’il faut attendre ces dernières années pour voir les finitions … le temps semble long !
    Merci.

    1. Bonjour Françoise et merci de ton commentaire et témoignage, très touchants!
      En effet la reconstruction a été longue…Elles est un héritage de la guerre, dont on se serait bien passé. Et la construction de l’Union européenne a heureusement effacé tout cela et rebâti sur de nouvelles bases.
      merci aussi pour tes encouragements
      Bonne journée,
      amicalement

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *