L’Aître Saint-Maclou de Rouen est certainement le monument le plus original de la capitale Normande.
Ce site nous parle de l’Europe
C’est au milieu du XIVe siècle, en 1348 exactement, que s’abat sur toute la France et l’Europe une grande épidémie de peste noire venue d’Asie centrale, peste bubonique transmise par le rat noir.
La Normandie et Rouen sont rapidement touchées par cette pandémie !
De même que nombre de villes d’Europe, car les épidémies n’ont pas de frontières. En témoignent les nombreux récits que nous ont laissés les chroniqueurs français et italiens : l’écrivain florentin Boccace en fait le sujet principal de son Décaméron.
L’Europe connaît un recul de sa population sans précédent, de nombreux troubles, des massacres de juifs rendus responsables de ce fléau et un affaiblissement de son économie. Cette épidémie fera des ravages jusqu’au XVIe siècle et les médecins resteront impuissants à la traiter.
Le quartier Saint-Maclou possède un cimetière (le petit Aître) qui devient vite trop exigu pour enterrer les nombreux morts. Un nouveau cimetière est créé qui accueille des fosses communes et les ossuaires des pauvres du secteur.
L’Aître Saint-Maclou au fil des siècles
Les bâtiments seront agrandis et transformés pour prendre la forme quasi rectangulaire actuelle avec une cour centrale. Les solins et les colonnes sont en pierre et décorés ; les sablières sont en bois sculpté composées de macabres éléments !
Les bâtiments, au fil des siècles, auront différentes fonctions (cimetière, réserves, école pour les pauvres) avant de devenir dans les années 1940 l’École des Beaux-Arts, qui déménage en 2014 sur les Hauts de Rouen, à la Grand-Mare.
Depuis 2016, des travaux de rénovation ont commencé, accompagnés de fouilles archéologiques.
L’Aître Saint-Maclou deviendra un centre d’art et d’artisanat, notamment de céramique. La métropole et la région investissent dix millions d’euros dans cette rénovation.