La métropole rouennaise et la communauté urbaine du Havre peuvent s’enorgueillir de compter plusieurs communes du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande. À quelques kilomètres de l’espace urbain, on peut découvrir une flore exceptionnelle, une faune riche avec de nombreux oiseaux et des milieux naturels diversifiés.
Qu’il vienne à pied, en vélo ou en voiture, le visiteur découvrira au calme des patrimoines culturels, naturels et paysagers. Les routes touristiques, route des fruits dans les boucles d’Anneville et de Jumièges, route des chaumières de la maison du Parc jusqu’au marais Vernier, routes des abbayes, lui permettront d’admirer des panoramas, d’emprunter les chemins de randonnées et les sentiers de découvertes, de profiter de la base de loisirs …
Les parcs nationaux et les parcs régionaux
Les 56 Parcs naturels régionaux représentent 17% du territoire français, 4.1 millions d’habitants et plus de 4400 communes.
Dès leur création, dans des territoires fragilisés par l’exode rural et les mutations industrielles, les Parcs naturels régionaux ont fait le pari du développement fondé entre autres, sur la valorisation des ressources naturelles et culturelles locales.
La France compte aussi sur son territoire onze parcs nationaux.
Exploitant la diversité de leur territoire, tant urbains que ruraux, les Parcs ont su créer de la richesse économique et sociale mais aussi environnementale avec le soutien des Départements, des Régions, de l’État et de ses agences et de l’Europe.
Aujourd’hui, ils continuent à expérimenter et à innover, pour promouvoir, aussi dans les espaces menacés, la responsabilité collective des hommes dans la gestion de leur patrimoine.
Par le débat entre les parties prenantes, y compris les acteurs muets du territoire, en permettant au monde vivant d’être pris en compte, les Parcs naturels régionaux sont parvenus à protéger et à valoriser les espaces, aussi bien de la « nature sauvage » que de la « nature anthropisée ».
Le fil conducteur de la démarche est le souci de l’aménagement du territoire et la valorisation des paysages, en intégrant leur passé, leur présent et leur futur souhaitable en anticipant les directives européennes.
Cette réussite est celle d’une méthode : la concertation entre différents acteurs pour des résultats collectifs partagés avec une volonté de participation des citoyens aux biens communs. Territoires de richesses naturelles et humaines, les Parcs naturels régionaux sont engagés dans la voie de l’éducation à l’environnement et de la recherche participative. Attentifs aux dimensions fonctionnelles et esthétiques des paysages, ils ont enrichi les rapports des humains aux milieux naturels !
Le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande (PNRBSN) a été créé en 1974 autour de la forêt de Brotonne, afin de maintenir une coupure verte entre les deux grands pôles urbains et industriels de Rouen et du Havre. Composé à l’origine de 35 localités, le territoire du Parc s’est progressivement étendu jusqu’à regrouper aujourd’hui 75 communes (et une commune associée : Sandouville), 106 000 habitants sur un territoire de 89 700 hectares. La nouvelle charte du Parc, pour 2013-2028, consacre ainsi l’adhésion de 9 nouvelles communes.
Quatre singularités paysagères
- Les zones humides : Véritables éponges, elles couvrent 24% de la superficie du Parc, dont l’emblématique marais Vernier et sa Grand’Mare, le plus vaste étang naturel de Normandie. Le marais Vernier et la vallée de la Risle Maritime sont classés au titre de la convention internationale de Ramsar, pour la conservation et la valorisation des zones humides.
- Quatre rivières : la Risle, l’Austreberthe, la Rançon et la Sainte-Gertrude ont formé des vallées humides et se jettent dans la Seine. Tourbières, roselières, vasières, prairies humides, étangs et mares constituent l’essentiel du paysage de la Seine. Toutes ces zones sont classées en zone Natura 2000, directive Européenne dont le Parc est animateur.
- Les plateaux : Lors des périodes de glaciation, le fleuve a tranché un vaste plateau crayeux en deux unités : le pays de Caux au nord, caractérisé par ses alignements de hêtres, ses clos-masures et sa « capitale » Yvetot et le Roumois au Sud, entre les vallées de la Seine et de la Risle, région de bocage où les cultures occupent les terres fertiles notamment autour de Routot.
- La vallée de la Seine : Dans sa course vers la mer, la Seine a peu à peu raboté le plateau crayeux pour dessiner 5 boucles et former les côteaux crayeux, plus ou moins abrupts en fonction de la dureté de la craie. Les falaises de la rive droite font face aux prairies humides de la rive gauche.
Les forêts domaniales de Brotonne, du Trait-Maulévrier, de Roumare ainsi que les bois communaux et privés occupent 30 % du territoire du Parc. Un programme de valorisation bénéficie du soutien européen.
Un territoire d’expérimentation et d’innovation
La mission principale du Parc est de mener des innovations et des expérimentations, dans différents domaines, afin d’inventer des solutions pour un territoire durable. Le Parc avec son expertise est un label de qualité, notamment dans les domaines de l’éducation au territoire, de l’aménagement, des paysages et de la biodiversité.
Voici quelques exemples d’actions innovantes menées par le Parc depuis 2013 :
- L’éducation à l’environnement et au territoire est une de ses priorités. Il a ainsi mis en place différents outils qui permettent aux élèves du territoire de vivre des expériences inoubliables : les parcours « je découvre mon Parc », financés en partie par le Parc, grâce à la contribution d’un réseau d’acteurs de l’éducation (21 partenaires) ; des projets fédérateurs pour découvrir la richesse des zones humides de la vallée de la Seine ; des itinérances à vélo pour découvrir le territoire autrement ; des résidences d’actions culturelles en partenariat avec la DRAC et l’Éducation nationale ; des « Nounous Nature » en partenariat avec des relais d’assistantes maternelles et des crèches afin d’accroître le temps des tout-petits passé en extérieur, comme le font les acteurs de l’enfance dans les Pays du Nord de l’Europe.
- La réduction des impacts environnementaux des grands projets d’aménagement grâce à la séquence Éviter-Réduire-Compenser. Le Parc, qui a pour missions la protection des paysages, du patrimoine naturel, l’aménagement du territoire et le développement économique, se doit de résoudre cette équation : favoriser le développement économique du territoire sans prélever encore sur son capital naturel remarquable et fragile. Afin d’accompagner au mieux les actions, le Parc mène donc une démarche de réflexion prospective, visant à anticiper les besoins en matière d’évitement, de réduction et de compensation des impacts des projets d’aménagement.
- Le soutien au développement économique des territoires ruraux, grâce au programme européen LEADER (Liaison Entre Action de Développement de l’Économie Rurale), avec les intercommunalités. Une enveloppe de 3,15 millions d’euros est attribuée par la Région sur la période 2016 -2020 sur fonds européens pour soutenir des projets innovants (publics ou privés), en lien avec l’économie de proximité et les services à la population, au prisme du développement durable et de l’innovation.
- L’étude et la gestion des zones humides, par une équipe d’une quinzaine d’agents, financés par l’Agence de l’Eau Seine Normandie et le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural). Les zones humides recèlent une faune et une flore exceptionnelles. Le Parc conçoit avec ses partenaires, des modes de gestion permettant de garantir l’équilibre de ces milieux. Pour ce faire, il met en place quelquefois des techniques de pointe, telles que l’ADN environnementale, qui consiste à identifier, par le prélèvement et l’analyse biologique d’échantillons d’eau, quelles espèces fréquentent le milieu.
Pour en savoir plus
Le site web du PNRBSN : https://www.pnr-seine-normande.com
Pour aller de Rouen au Havre en bicyclette, consulter le site la Seine en vélo.
NB: Jean-Pierre Girod a été pendant 12 ans (2008-2020) le Président du PNRBSN.
Merci Jean-Pierre GIrod pour cette présentation claire et complète du Parc naturel régional des boucles de la Seine normande, dont j’ai eu le plaisir d’animer le service éducatif au début des années 2000.