Non loin du Musée des Beaux-Arts de Rouen, situé dans le superbe hôtel d’Hocqueville (XVIIe – XVIIIe siècle), le musée dévoile l’histoire de la céramique européenne, entre les influences du Nord (la faïence bleue de Delft aux Pays-Bas) et du Sud (Nevers, où travaillent de nombreux artisans venus d’Italie). Par la richesse de ses collections, la qualité pédagogique de ses cartels, ce musée vaut vraiment le détour !
Rouen devient en effet, au XVIe siècle un important centre de production : carreaux de Masséot Abaquesne (XVIe siècle), poteries au camaïeu bleu de Poterat ; au XVIIe siècle, Rouen se couvre de fabriques de faïence polychrome (mais le bleu et le rouge dominent, notamment pour cette dernière couleur) grâce à la maîtrise de la cuisson de l’oxyde de fer.
Les ateliers rouennais produisent de très beaux objets dont des bustes, des mappemondes, des aiguières. Poterat fait venir des artisans de Nevers en nombre, qui font preuve d’une grande inventivité. L’influence de cette industrie (on compte plus de 10 usines au début du XVIIIe) rayonne en France et dans l’Europe entière.
Le déclin, à Rouen, de cet art se produira en 1786 quand un traité de libre échange avec l’Angleterre ouvre le marché français à la concurrence de ce pays qui produit, à moindre coût, en recourant à la cuisson au charbon des faïences au décor mécanique tandis que les rouennais utilisent le bois et décorent à la main.
La concurrence de la porcelaine de Sèvres, en vogue dans les cercles aristocratiques, dont de beaux spécimens sont montrés dans les dernières salles du musée, achève de ruiner cette activité à Rouen.
Place à l’industrie textile !
Dès lors, la céramique de Rouen devient un objet de collection ; un musée est ouvert sous le second empire …
Pour en savoir plus :
https://museedelaceramique.fr/fr/le-musee-de-la-ceramique
https://www.patrimoine-histoire.fr/Ceramique/Rouen-Musee-de-Ceramique.htm
Se rendre au Musée de la céramique (1 rue Faucon à Rouen) :